Pourquoi les projets tech dans le retail échouent souvent
Dans le monde du retail omnicanal, les choix technologiques sont souvent abordés comme un dilemme : faut-il tout construire pour être flexible ou tout acheter pour gagner en simplicité ? Cette vision est dépassée. Pour les retailers et les foncières ambitieuses, le vrai sujet n’est plus la plateforme, mais le chemin vers des résultats concrets et durables — sans ajouter une complexité ingérable.
Chez Wishibam, nous accompagnons depuis plus de 10 ans les acteurs du retail dans leur transformation digitale. Ce que nous observons est clair : les choix d’architecture technique sont devenus un levier stratégique… mais trop souvent, ils deviennent un frein.
🚧 Trop de composable tue le composable
Le modèle “composable” — qui promet une architecture modulaire, des solutions best-of-breed et une agilité extrême — séduit. Sur le papier, l’idée est brillante : choisir le meilleur de chaque brique technologique, et faire évoluer son stack à la vitesse du marché.
Mais la réalité du terrain est tout autre. Selon le Standish Group Chaos Report, 83% des projets informatiques échouent, et les projets composables n’échappent pas à cette règle. En fait, ils l’aggravent souvent.
Dans la réalité, peu d’organisations disposent :
- Des talents tech internes pour maintenir des microservices : Le projet informatique moyen dépasse son budget de 27%, et au moins un projet informatique sur six se transforme en « cygne noir » avec un dépassement de coût de 200%
- D’une gouvernance agile capable de gérer cette complexité : Gérer autant d’outils interconnectés entre eux amène la nécessité de canaliser la complexité. Si vous n’êtes pas en mesure d’avoir les équipes IT pour gérer cette complexité il n’est peut être pas raisonnable de vous diriger vers cette approche
- Ou d’une culture digitale suffisamment mature pour piloter un tel écosystème
Résultat ? Des coûts de maintenance qui explosent, des formations interminables, des délais de mise à jour rallongés et des équipes concentrées sur les problèmes backend plutôt que sur l’expérience client.
De nombreuses entreprises nous contactent après avoir tenté une approche “MACH” (Microservices, API-first, Cloud-native, Headless) trop ambitieuse. Elles découvrent à leurs dépens que avoir autant d’outils vous augmentera mécaniquement le prix de l’ensemble. Vous aurez un hébergement pour chacun de ces outils, et vous devrez savoir gérer l’ensemble de ces flux dans un outil spécifique que vous hébergerez, pour lequel vous aurez de la maintenance.
La sur-ingénierie peut être tout aussi paralysante que la rigidité d’une suite logicielle traditionnelle. Pour 55% des entreprises, la dette technique augmente les coûts opérationnels. 52% des répondants estiment aussi que la dette technique fait que le développement d’une fonctionnalité simple prend plus de temps que prévu.
📊 Les chiffres qui font mal
Les statistiques sont sans appel sur les défis de la transformation digitale dans le retail :
- Plus de 60% des projets de transformation numérique des entreprises échouent selon Forrester Consulting
- Selon des analystes allemands, environ la moitié des projets informatiques échouent. Les experts du secteur estiment le taux d’échec des entreprises allemandes à environ 75%
- 50% des projets de développement d’applications se soldent par un échec
Dans le retail spécifiquement, le turnover en retail est de 60%, en comparaison, tous secteurs confondus, la moyenne s’élève à 15%. Cette instabilité des équipes complique encore davantage l’adoption de technologies complexes.
🧩 Le bon angle : ne plus parler techno, mais impact business
Arrêtons de débattre entre monolithique, headless, composable ou autre. Le vrai critère, c’est le résultat.
Est-ce que la plateforme permet :
- D’accélérer le go-to-market ?
- De personnaliser et faire évoluer l’expérience client facilement ?
- De réduire les coûts d’exploitation ?
- D’ouvrir de nouveaux leviers (marketplace, click & collect, dropshipping, etc.) ?
Ce sont ces indicateurs qui doivent guider les décisions technologiques.
Selon une étude de McKinsey & Company, l’IA Générative pourrait générer des gains de productivité significatifs dans le retail, de l’ordre de 1,2 à 2% de marge annuelle supplémentaire pour les entreprises du secteur, soit 400 à 660 milliards de dollars au total dans le monde chaque année. Mais encore faut-il avoir l’infrastructure pour en tirer parti !
Une architecture ne vaut rien si elle ne permet pas :
- De créer de la valeur rapidement
- De rester agile dans le temps
- De soutenir des usages omnicanaux innovants
- Et de s’adapter aux spécificités locales, métiers ou réglementaires
🔄 La nouvelle voie : un modèle hybride pensé pour le retail
Face à ces constats, les acteurs les plus performants que nous accompagnons ont trouvé un équilibre pragmatique : acheter une base solide, construite pour l’omnicanalité, et ajouter du sur-mesure uniquement là où c’est différenciant.
Cette approche répond aux enjeux concrets du marché. En 2025, les générations Y et Z représentent le plus grand marché de consommateurs de l’histoire. Un marché qui attend des expériences de qualité, toujours personnalisées.
Les consommateurs accordent de plus en plus d’importance aux pratiques durables, et les entreprises du secteur retail doivent s’engager activement dans des initiatives de décarbonisation. Cela nécessite des systèmes capables d’évoluer rapidement sans refonte complète.
C’est exactement l’approche que nous proposons avec la plateforme Wishibam :
Un cœur robuste
OMS omnicanal, gestion des catalogues, commandes, stocks, paiement, intégrations POS et e-commerce… Toutes les briques essentielles sont là, éprouvées et maintenues.
Une architecture ouverte
API-first, modulaire, extensible — mais sans forcer nos clients à tout réinventer. Le commerce composable facilite la création et la maintenance de personnalisations à valeur ajoutée pour les marques, mais seulement quand c’est justifié.
Un accompagnement stratégique
Pour identifier où il faut personnaliser, et où il faut industrialiser. Parce que la transformation digitale requiert une culture d’innovation et d’adaptabilité, ce qui peut se heurter à une résistance au changement.
🎯 Exemples concrets d’application
Voici comment nos clients appliquent cette logique :
Une marque B2C crée un programme de fidélité ultra personnalisé sur notre base CRM, en exploitant les possibilités de l’IA pour construire un algorithme qui analysera les préférences des clients pour leur proposer une expérience ultra-personnalisée. Selon le rapport de MJV sur les tendances 2024, 40% des clients seraient prêts à payer davantage que prévu pour bénéficier d’une expérience personnalisée.
Une foncière adapte la logique de fulfillment pour coller aux contraintes de ses retailers, sans repartir de zéro sur la gestion des commandes.
Un distributeur B2B conserve ses outils de devis spécifiques mais utilise notre OMS pour gérer le stock en temps réel sur tous ses canaux. Une approche qui évite de dupliquer les données et les processus, qui augmentent les instabilités du système d’information et les difficultés de gestion de la maintenance.
Ce n’est pas un compromis. C’est du contrôle intelligent.
⚠️ Les écueils à éviter
Notre expérience nous a appris à identifier les signaux d’alarme :
Le piège de la sur-ingénierie
Pour réussir avec un commerce entièrement composable, vous avez besoin d’un haut degré de maturité digitale et de ressources IT qualifiées. Et attendez-vous à des coûts initiaux plus élevés puisque cette approche signifie généralement assembler plusieurs solutions best-of-breed, ce qui apporte une autre couche de complexité.
Le manque de vision business
75% des personnes interrogées admettaient que leurs projets sont soit toujours, soit habituellement « voués à l’échec dès le départ ». La cause principale ? Des objectifs flous et un manque d’alignement entre les équipes techniques et business.
L’illusion de la “flexibilité totale”
Comme le souligne un expert : Si vous êtes à la recherche de fonctionnalités prêtes à l’emploi, de coûts de développement peu élevés, de solutions sans code où des interfaces utilisateur permettent de tout contrôler, le composable n’est peut-être pas la solution qui vous convient pour le moment.
🏁 En bref, la technologie n’est pas un objectif. C’est un levier business.
Les retailers et foncières qui réussissent aujourd’hui ne sont pas ceux qui adoptent la dernière mode technologique. Ce sont ceux qui choisissent les bonnes briques, au bon moment, pour servir une vision business claire.
Face aux défis du marché — 54% des économistes prévoyant des conditions globales stagnantes et une concurrence accrue — l’agilité technologique devient cruciale. Mais cette agilité ne doit pas se faire au détriment de la simplicité opérationnelle.
Chez Wishibam, nous croyons que le bon système est celui qui vous aide à croître — pas celui qui vous ralentit.
Nous avons conçu notre plateforme SaaS pour qu’elle soit à la fois souveraine, évolutive, et centrée sur les résultats : time-to-market court, coûts maîtrisés, expérience client fluide, scalabilité réelle.
Parce qu’en réalité, dans un monde où la personnalisation est devenue une nécessité, les marques doivent être en mesure de profiler les comportements des consommateurs pour offrir des expériences d’achat profondément personnalisées. Et cela ne se fait pas avec de la technologie pour la technologie, mais avec des outils au service d’une vision métier claire et ambitieuse.
Cet article s’appuie sur plus de 10 ans d’expérience dans l’accompagnement de la transformation digitale du retail, et sur l’analyse de dizaines d’études sectorielles récentes. Pour échanger sur votre projet de transformation, contactez nos équipes.